Com. de la CIMADE/ Mesnil Amelot

( ci-dessous Pour ceux qui ne l’auraient pas )

10 retenus en GAV : de lourdes peines risquent de suivre ces justes révoltes : refuser un test est passible de peine d’emprisonnement de 3 mois , cela devient systématique, puis à nouveau 90 jours de prison en CRA en vue d’une remise de force DS l’avion

( refuser un test PCR est un droit, d’autant que ce n’est pas effectué en vue de la protection de la santé de la personne et de la protection des codétenus , mais juste un justificatif pour monter dans un avion !)

toujours pas de masques ni mise en place de protection sanitaire élémentaire . Les prisonniers qui refusent un acte médical sur leur personne, se voient jeter en prison avec IRTF : en violation des droits humains élémentaires .

S.

Incendie au centre de rétention du Mesnil-Amelot

20 janvier 2021

Ce matin, aux alentours de 11h00, deux bâtiments du CRA n°3 du Mesnil-Amelot ont été incendiés. Ces évènements se déroulent dans un contexte de tensions qui dure depuis plusieurs semaines.

Deux bâtiments du CRA n°3 du Mesnil-Amelot ont été incendiés dans la matinée du 20 janvier 2021. Ces événements sont le paroxysme d’une situation de plus en plus explosive dans ce CRA ces dernières semaines.

Alors que la loi prévoit que le maintien en rétention doit être limité « au temps strictement nécessaire » à l’organisation de l’expulsion, des personnes sont aujourd’hui enfermées abusivement au vu de la crise sanitaire qui limite grandement les déplacements internationaux. De plus en plus souvent, cet enfermement est anormalement long, atteignant fréquemment la durée maximum de rétention fixée à trois mois.

Mais, pour certain·e·s, le calvaire ne s’arrête pas là.

La Cimade constate qu’une grande partie des personnes qui atteignent les 90 jours d’enfermement sont placées en garde à vue et poursuivies pour « obstruction » à la mesure d’éloignement dont elles font l’objet. Ceci notamment pour avoir refusé de se soumettre à un test PCR nécessaire aux autorités françaises pour réaliser une expulsion. Les préfectures organisent une forte pression pour que les personnes se plient à ces tests. Beaucoup refusent, sont poursuivies à la demande des préfectures et condamnées alors même qu’il s’agit d’un test médical invasif auquel tout un chacun doit pouvoir consentir librement.

Les condamnations observées sont très lourdes puisqu’elles peuvent aller jusqu’à des peines de prison ferme de plusieurs mois ou des interdictions du territoire français. Les personnes condamnées, soit à leur sortie de prison, soit immédiatement après le jugement, sont replacées en CRA. La durée de maintien en rétention est alors considérablement allongée puisque les personnes peuvent à nouveau être enfermées jusqu’à 90 jours, dans un cercle vicieux sans fin.

C’est dans ce contexte d’enfermement souvent sans fondement et anormalement long que La Cimade observe que les personnes se révoltent, ce qui conduit à des actes de désespoir comme les départs de feux qui ont eu lieu le 20 janvier 2021.

La Cimade appelle le gouvernement à cesser d’utiliser les centres de rétention, en particulier dans ce contexte sanitaire, ainsi qu’à mettre un terme à ces pratiques d’enfermement au caractère punitif qui portent atteinte aux droits et à la dignité des personnes étrangères.

Auteur: Admin_Ile_de_France