CRA de Oissel, un « lieu de confinement particulièrement adapté »

https://actu.fr/normandie/oissel_76484/le-cra-oissel-ne-fermera-pas-pendant-crise-sanitaire-malgre-linsistance-assos_32902703.html

Le Cra de Oissel ne fermera pas pendant la crise sanitaire, malgré l’insistance des assos

L’Observatoire du centre de rétention de Oissel demande sa fermeture durant l’épidémie de Covid-19. Pour la préfecture, « le Cra reste un lieu de confinement adapté ».
Publié le 9 Avr 20 à 15:08
L’État refuse de fermer le centre de rétention de Oissel (Seine-Maritime), malgré la pression d’élus et d’associations. (©Adobe stock/illustration)
La polémique autour de la fermeture des centres de rétention administratives (Cra) perdure. Malgré la décision du Conseil d’État, le 27 mars 2020, de ne pas les fermer, l’Observatoire du centre de rétention de Oissel (Seine-Maritime), constitué d’associations et de militants défenseurs des droits des exilés, réitère sa demande auprès du préfet de Seine-Maritime. Une pétition a été lancée mercredi 8 avril. Pour ce collectif, cette fermeture est « une urgence humaine et sanitaire ».

Dix hommes toujours retenus à l’intérieur
Depuis le début de la crise du coronavirus, le nombre de retenus, exclusivement des hommes, a chuté pour atteindre dix personnes, au 8 avril, dans l’objectif de respecter les mesures de sécurité sanitaire. Le Cra de Oissel « reste calibré pour accueillir 16 personnes maximum », indique la préfecture. L’observatoire, dans le but de motiver sa demande de fermeture, dénonce « des précautions sanitaires minimalistes », avec « un manque d’hygiène », puisque « la société de nettoyage n’envoie plus qu’une seule personne » et « cette personne à peur et n’effectue plus le ménage dans les chambres » ; un « accès difficile au médecin » ; des « produits de première nécessité, le téléphone et les cigarettes […] difficilement fournis », etc.
Lire aussi : Sans-papiers « tabassés », plaintes déposées : que se passe-t-il au centre de Oissel ?
Pour le collectif, « cette situation inacceptable est d’autant plus absurde et insupportable qu’en raison de la fermeture des frontières, aucun éloignement n’est possible ». Un enfermement prolongé fait aussi craindre une montée des tensions inévitables de la part des policiers, agissant à l’intérieur.
Mais selon la préfecture qui a répondu à nos sollicitions, « la situation est calme et la communication entre les effectifs du CRA et les retenus est constante, afin d’échanger sur les mesures de sécurité sanitaire qu’impose l’épidémie de coronavirus ». L’État insiste :
Il n’est pas envisagé de fermer le Cra de Oissel en cette période de confinement. Rien ne le justifie.

Un « lieu de confinement adapté »
Selon lui, « le CRA reste un lieu de confinement particulièrement adapté, dès lors que des mesures d’accompagnement, comme c’est le cas, sont instaurées ». La préfecture assure que la présence des médecins et infirmiers du CHU de Rouen est constante « dans des modalités classiques » :
Un protocole a été conclu le 25 mars dernier entre le CRA et l’Unité médicale (Umcra) afin d’assurer le dépistage d’éventuels cas de Covid-19 […]. Les personnes présentant les symptômes de la maladie, diagnostiquées par les personnels de l’Umcra, sont acheminés dans les meilleurs délais par les pompiers dans l’unité dédiée du CHU où est pratiqué un dépistage dont le résultat est connu dans les cinq heures.
Alors que l’Observatoire affirme que certains retenus présentent « des symptômes ressemblant à ceux du coronavirus », la préfecture assure qu’aucun n’est atteint de la maladie :
Trois retenus ont été examinés par l’UMCRA ces derniers jours […]. Aucun ne présentait les symptômes de Covid-19. Le 3 avril dernier, un sortant de maison d’arrêt a été conduit au CHU pour dépistage immédiatement après son admission en raison d’un état fiévreux. En attente du résultat il a été placé en zone de confinement. Les résultats au test se sont révélés négatifs.