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Rennes. Sept personnes en grève de la faim au Centre de rétention administrative

Sept personnes retenues au centre de rétention administrative de Rennes continuent la grève de la faim entamée lundi 10 août. Ils dénoncent des conditions d’enfermement et l’absence de vols pour retourner dans leurs pays d’origine.

Le centre de rétention administrative de Rennes a une capacité de 56 places. | JOËL LE GALL / OUEST-FRANCE

Ouest-France Carole SAUVAGE. Modifié le 12/08/2020 à 16h43

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Huit personnes détenues au centre de rétention administrative de Rennes ont entamé une grève de la faim, lundi 10 août. En cause, dénoncent-ils, dans un communiqué diffusé mercredi 12 août par l’association d’aide aux migrants, La Cimade, « les cafards et les souris », « l’absence de soins » et « les remarques racistes » de la part de certains agents.

Ces personnes sous le coup d’une procédure d’éloignement du territoire dépeignent un quotidien où ils sont traités « comme des animaux ». « Les policiers nous réveillent tous les matins, sans un bonjour. Ils claquent les portes et allument la lumière. Ils rentrent parfois dans nos chambres, la nuit, pour rien. Il n’y a pas de respect. »

« L’élément déclencheur , raconte l’un d’entre eux qui préfère rester anonyme, la tentative de suicide d’une personne détenue qui n’a vu aucun médecin après coup. » Il témoigne également de commentaires racistes de la part de certains policiers : « On nous dit qu’on devrait être habitués à la chaleur vu les pays d’où on vient. On nous traite de bougnoules, de chiens. »

« Un détournement de l’enfermement »

La Cimade, par la voix d’Alice Lukacs, déplore également « l’absence de perspectives d’éloignement » pour les personnes retenues. Beaucoup de pays ont en effet fermé leurs frontières en raison de l’épidémie de Covid-19. Résultat : les concernés passent plus de temps enfermés. Ils viennent des pays du Maghreb, du Cameroun, d’Azerbaïdjan, du Soudan, d’Albanie ou encore de Géorgie.

« Le plus ancien d’entre eux est là depuis le 30 juin, poursuit-elle. Il n’a toujours aucune information sur son futur retour. Cela n’a aucun sens et c’est surtout illégal. Ils ne peuvent pas être enfermés plus longtemps que le temps strictement nécessaire à leur départ. »

Au point où « quatre personnes ont acheté leur propre billet d’avion pour accélérer la procédure », indique la salariée de l’association. Chose qu’elle n’avait encore jamais vue.

La préfecture, contactée, n’a pas souhaité commenter cette grève de la faim. Elle confirme juste que « sept d’entre eux continuent de refuser les plateaux-repas mais s’alimentent au distributeur ». « On ne prend que des boissons chaudes le matin », précise la personne retenue contactée.

Douze personnes sont actuellement retenues au CRA de Rennes. Depuis la réouverture du centre le 29 juin dernier, 64 personnes y ont été enfermées selon la Cimade.